Aujourd’hui la dernière mode est à l’indignation. Qui n’a pas poussé son cri d’orfraie ou qui n’a pas encore appelé à la révolte et à l’insurrection ? Derrière cette facilité, il y a un vrai risque pour chacun de se sentir prisonnier d’une société de l’instantané, de plus en plus provisoire… et de fait de moins en moins engagée ?
C’est à travers cette question fondamentale qu’Anne-Sophie Souhaité nous interpelle. Notre société en effet aurait perdu ses repères traditionnels et peinerait à se retrouver dans des engagements sociaux, politiques et militants classiques. Pire, au niveau personnel, on éprouverait également des difficultés à s’engager avec l’autre. Comme si nous nous retrouvions pris au piège d’une spirale du repli et de la défiance. Cependant, gardons-nous d’être trop pessimistes. Pour Anne-Sophie Souhaité, l’engagement n’est pas mort. Il change juste de visage. Plus ponctuel, il est aussi souvent plus authentique et plus sincère.
A travers Les Engagé[e]s de la République, elle avance des propositions pour rendre notre société plus propice à un engagement renouvelé. Il y a urgence. Tout simplement parce qu’il en va de notre pacte de confiance avec notre République et aussi avec nous-mêmes. Pour cela, il nous faut renverser les tables et aller vers une société qui non seulement s’inscrit dans une filiation avec ses valeurs fondatrices mais aussi avec l’autre. L’engagement doit se faire fraternité pour reprendre en main notre destin. Chacun d’entre nous doit se sentir appelé à faire don de ses talents et de toutes ses compétences pour vivifier et réincarner nos solidarités. C’est cela, pour Anne-Sophie Souhaité, le nouvel existentialisme de la droite française.